L’imparfait.
A propos des souvenirs qui nous reviennent.
Et sans transition, une grue, au Havre. Sans transition, ou peut-être pas…
J’étais dans le train, je me dirigeais alors vers Paris. En discutant avec une amie, nous parlions des uns, des autres… A l’imparfait.
Et j’ai pensé, fugacement : “c’est triste, d’utiliser l’imparfait”. Est-ce d’ailleurs pour cela, qu’il s’appelle comme cela, ce temps ? Ce temps imparfait qui nous permet de parler du passé, comme on le peut… Imparfaitement, à l’appui de souvenirs, ceux qu’on imagine être suffisamment valables pour être racontés. Suffisamment imparfaits, moulinés à l’aube de notre mémoire, qui se rappelle d’un détail et pas d’un autre. Qui en façonne un autre, parce que ça nous arrange.
Et puis, d’un coup, on parle de quelqu’un qui a été. De ce qu’on en retient. “Il aimait cela”. “Elle disait cela”. “C’était sa façon de rire”… Et puis, des petites larmes dans nos yeux. Et la grammaire, avait parfaitement fait son devoir : nous faire revenir un instant, à la façon d’un imparfait !