A quoi pense-t-elle?
A quoi pense-t-elle ?
A quoi pense-t-elle quand elle regarde par la fenêtre ?
Qu’est ce qui crée ce sourire, lorsque, debout sur le canapé, de ses petites jambes, ses petites mains potelées, de son regard noir - profond - elle pose son regard sur le dehors ?
Je m’interroge souvent, puisque je vois que c’est un rituel, partout, pour elle, dès qu’elle peut.
Une fenêtre, une baie vitrée. Chez les uns, à la bibliothèque, chez nous… Partout.
Sa petite main qui vient laisser sur toutes les fenêtres qu’elle croise, à sa portée, une empreinte toute grasse de ce qu’on tripote, quand on a dix-sept-mois.
Et donc, appuyée sur la fenêtre, on voit quoi ?
A quoi pense-ton, quand on a dix-sept mois ?
A partir de quel âge regarder par la fenêtre, c’est devenu quelque chose de suspect?
Je veux dire, à partir de quand, on s’est dit que regarder au dehors, c’était forcément épier?
Et si, regarder au dehors, c’était déjà commencer à voyager?
Pas forcément dans le salon du voisin, mais peut être pour commencer, dans un territoire un peu inconnu.
“Que se passe-t-il dans cet endroit qui n’est pas chez moi “?
J’espère qu’elle ne pense pas à s’évader… Ou peut-être, déjà, à imaginer des aventures, les siennes. A son échelle, dans un jardin de géant, des herbes folles, le ciel si haut, la lune si belle.
A quoi pense-t-on, quand on a dix-sept-mois ?