“A ceux qui reprennent la route”

Ce titre, il n’est pas de moi. D’un coup d’un seul, je dévoile la fin du film “Black Dog”, ce conte chinois que j’ai vu au cinéma.

“A ceux qui reprennent la route”. C’était écrit en réserve blanche, sur un fond noir, juste après la dernière scène. PAN. Quelle émotion. Des larmes, grosses, ont roulé sur mes joues. Ce mot, il était pour moi, c’est sur. D’un coup, c’était moi sur cette moto, c’était mon sourire, mes yeux humides. C’était mon élan. J’ai trouvé ça génial, de la part du réalisateur, de dédicacer son histoire à son public. De rendre hommage, de dire à quoi menait cette histoire… remplie de chaos, d’essais, de rencontres.

Et puis de dessiner l’énergie, à la force qu’il faut, pour remonter en selle. Remonter sur ses deux pieds, et reprendre son chemin. Cheminer sur le sien, de chemin. En sentir les pavés, reconnaître le paysage, ne pas être trop chahuté par les péripéties qui viennent s’y glisser.

Je n’ai pas grand chose en commun avec ce personnage mutique (enfin, pas grand chose si ce n’est… un black dog, aussi.), mais moi aussi, j’ai ce sentiment d’avoir repris ma route, après m’être arrêtée un temps. Ou plutôt que deux fois, j’ai du m’arrêter. Je n’ai pas voulu m’arrêter. Je m’y suis forcée. Ou bien j’y ai été contrainte : je me suis cassé différents os du meme pied deux fois, l’année passée. Et ça n’a pas été facile, de cheminer. Littéralement, d’ailleurs. Je pense que je ne pouvais plus avancer, voila tout.

Le temps d’emprunter un autre chemin (le mot est choisi, je n’avais pas envie d’y rester)… surement.

Mais comment se suivre, se diriger… Ou aller?

Qu’est ce qui fait qu’on reprend la route ? La sienne, pour un temps… Qu’est ce qui nous remet le pied à l’étrier ? Qui ? J’aimerais bien dire nos compagnons de route. Ca fait une belle répétition avec route, mais les compagnons de route existent bien pour ça non? Pour la partager, la route…

J’ai mal au pied, le matin, au reveil. Et puis, dans la journée, au chaud des pas, de la vie qui happe, la douleur se dissipe. Comme si… il suffisait de marcher, pour cheminer.

Et de reprendre, ainsi, sa route.

A mon tour de dédicacer ce billet, à mon chien noir à moi, Olga, qui retrouve toujours la sienne, de route, auprès de moi.

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